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En décembre 2022, 816 100 personnes occupaient un emploi intérimaire. Cela représentait 725 224 équivalents temps plein (ETP), un chiffre en augmentation de 1,4 % par rapport à décembre 2021. L’intérim est donc reparti à la hausse en 2022 et les premières tendances nous montrent que cette courbe ne devrait pas s’inverser.
Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire est un gros pourvoyeur de postes en intérim, et cela ne devrait pas changer en 2023. Le secteur fait régulièrement appel à des travailleurs temporaires pour combler les fonctions pénuriques et répondre à ses importantes variations de production.
Ce recours à l’intérim devrait continuer encore quelques années car le secteur souffre d’une image peu attractive aux yeux des jeunes candidats au travail. Les centres de formations du secteur sont trop peu fréquentés et le manque de travailleurs qualifiés se fait fortement ressentir.
Selon une enquête annuelle de la FNSEA, 38% des établissements du secteur envisageaient de recruter en 2022, c’est 5 points de plus que la moyenne des autres secteurs. En revanche, à cause du caractère saisonnier de l’activité agricole, 2 postes à pourvoir sur 3 proposaient des contrats de moins de 6 mois.
Parmi les postes les plus recherchés en intérim, on retrouve les viticulteurs, arboriculteurs salariés et cueilleurs. 120 000 projets de recrutement concernaient ces métiers-là en France en 2022, dont 94% en intérim. Les agriculteurs salariés et ouvriers agricoles sont aussi extrêmement pénuriques. 75 000 postes étaient à pourvoir en 2022, dont 84% en intérim.
L'industrie est aussi un secteur faisant régulièrement appel à des intérimaires pour absorber ses pics de production. En effet, les besoins dans le secteur de l’industrie sont intimement liés à la conjoncture économique et au volume de commandes.
Le secteur représente plus de 40% des effectifs totaux des travailleurs temporaires. Au sein de l’industrie, l’emploi intérimaire a même augmenté de 2,5% en 2022, ce qui correspond à 6 900 postes supplémentaires. En revanche, si l’on regarde dans le détail, il croît dans le secteur de la fabrication de matériels de transport (+1,3 %) mais recule légèrement dans la fabrication d'autres produits industriels (−0,4 %) et dans la fabrication d'équipements électriques et électroniques (−0,9 %).
Parmi les profils les plus recherchés, on retrouve des postes avec tous niveaux de qualification. Les peintres industriels et les ouvriers de production sont très pénuriques sur le marché. Citons également les électromécaniciens, chargé d’installer des machines, monter des moteurs, diagnostiquer des pannes et réaliser les modifications.
Le secteur du BTP a fortement souffert de la crise sanitaire. Il a su faire preuve de résilience mais a été contraint de diminuer son recours à l’intérim. Le nombre de postes a baissé de 3,8% en 2022 dans le bâtiment, soit 5 700 postes en moins.
Malgré ce déclin, le BTP reste encore parmi les domaines qui recrutent le plus en intérim et cela devrait continuer car le secteur connaît une forte pénurie de main-d'œuvre.
Le BTP propose une large gamme d’emploi extrêmement riche et variée, la majorité en tension en termes de recrutement. Les métiers du gros œuvre souffrent d’une forte pénurie. On parle ici des personnes chargées de la construction des fondations et des structures (maçon, charpentier, couvreur…). Les métiers du second œuvre peinent aussi à recruter. Il s’agit des professions de finition, comme les carreleurs, peintres, menuisiers, plombiers, etc. Pour finir, les offres d’emploi sont également fréquentes dans les métiers de la conduite, comme les conducteurs d’engin, grutiers, etc. Les titulaires d’un CACES n’auront aucun mal à trouver d’emplois en intérim en 2023.
Les métiers de la logistique et du transport continuent aussi à souffrir de leur manque d'attractivité. Ils ont la réputation d'être exigeants et ne parviennent pas à attirer de nouveaux candidats.
Le premier se décline en deux types d’activité : le transport de marchandises et le transport de voyageurs. On y trouve tous les métiers de la route, des chauffeurs routier jusqu’aux déménageurs, ces derniers étant même l’un des postes phares de l’intérim du secteur du transport. La logistique, quant à elle, est composée des activités d’approvisionnement, de manutention ou de stockage. On y retrouve des postes comme ceux de cariste, magasinier, manutentionnaire ou encore préparateur de commandes, etc.
Ce secteur a connu une hausse d’activité sans précédent pendant la crise de la Covid-19, notamment due à l’explosion des commandes e-commerce. Les professions du transport et de la logistique ont donc largement été mises à contribution. Malgré la fin de la crise sanitaire, la demande en intérim reste forte, les Français ayant pleinement adopté de nouveaux modes de consommation.
Malgré la diminution de l’emploi intérimaire dans le secteur en 2022, principalement dans le transport entreposage (-1,5 %, soit -1 800 intérimaires), le secteur de la logistique devrait encore faire partie des locomotives du travail temporaire en 2023.
Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration font de plus en plus appel à l’intérim, et ce, pour deux raisons. Premièrement, ils peinent à attirer des candidats en raison de la pénibilité évidente du travail et des horaires. Deuxièmement, l’intérim leur permet d’encaisser les pics d’activité et les besoins ponctuels de personnel, car le turnover reste important dans le secteur.
Selon la DARES, l’emploi intérimaire a même augmenté de 2,7% dans l’hébergement restauration en novembre 2022, ce qui représente 400 postes supplémentaires.
Les entreprises de services confient aussi de plus en plus leurs recrutements aux agences d’intérim. Leurs besoins correspondent essentiellement à des emplois de bureau, nécessaires au bon fonctionnement des organisations. Les recrutements y sont fréquents. Parmi les fonctions les plus prisées, on y trouve les métiers de l’accueil et du secrétariat, de la comptabilité, des Ressources Humaines et de l’informatique.
Tous les candidats peuvent y trouver leur compte, des jeunes en alternance ou tout juste diplômés jusqu’aux candidats les plus expérimentés. Un étudiant trouvera aisément un emploi saisonnier ou de fin d’études pour commencer sa carrière, quand un cadre pourra décrocher des contrats à responsabilités sans difficulté.
Le secteur de la santé est en forte tension. Les personnels du secteur ont été aux premières lignes durant la crise de la Covid, laquelle a mis en lumière le manque de moyen et les conditions de travail difficiles du secteur. Le secteur peine à attirer de nouveaux candidats et se tourne donc de plus en plus vers l’intérim pour compléter les effectifs.
Un autre avantage de l’intérim pour le secteur de la santé est de lutter contre les déserts médicaux. En effet, les hôpitaux, cliniques ou EHPAD sont confrontés à des besoins très spécifiques pour assurer la continuité des soins médicaux dans des régions parfois isolées où la pénurie de professionnels qualifiées se fait grandement sentir. L’intérim vient alors résoudre un manque de praticiens, en proposant des missions temporaires aux conditions avantageuses.
Selon Adecco, les besoins en recrutement sur les 12 prochains mois sont estimés à 411 000 ETP (équivalent temps plein). Parmi les métiers qui recrutent le plus en 2023, on retrouve les aides-soignants, les aides médico-psychologiques, les infirmiers, cadres infirmiers ou encore assistants médicaux.
Sources :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6676984
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/lemploi-interimaire
https://www.adecco.fr/entreprise/ma-carte-emploi/sante
https://www.fnsea.fr/actualit%C3%A9s/257-400-projets-de-recrutement-en-agriculture-en-2022/
